Pratiques visuelles, exposition et nouvelles écologies de l’art
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École supérieure d’art et design • Grenoble
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Holobionte

Un holobionte (du grec holo, « tout », et bios, « vie ») est un ensemble composé par un organisme animal ou végétal et les micro-organismes qu’il héberge. A son image, cette mention s’imagine comme une communauté écologique complexe et dynamique, en constante évolution, façonnée par les interactions individuelles et leur entremêlement.

Elargir et repositionner

Dans l’enseignement que cette mention structure, les pratiques artistiques sont envisagées comme étant inscrites dans le contexte élargi de la société contemporaine. Elles sont en particulier considérées comme des pratiques visuelles dont les dynamiques dépassent le simple cadre du « voir » et du “montrer” et contribuent plutôt à façonner nos formes de vie. A l’ère de la virtualisation radicale, cette approche permet de prendre en compte les repositionnements épistémologiques qu’impliquent la transition écologique et digitale et les questions telles que l’anthropocène, les interdépendances écologiques, la post-colonialité et les instance anti-racistes, les poétiques et politiques des corps, les perspectives de genre et post-genre, l’art dans l’espace public et virtuel, la performativité du langage et du corps. En ce sens, la pratique de l’art nous permet de ne pas être seulement témoins de ces transformations de paradigmes mais aussi acteurs très engagés. La mention propose en fait l’art comme un outil pour nous permettre de ramener ces questionnements à l’intérieur de la vie quotidienne. Cette approche correspond à une volonté de remettre toujours en jeu et en discussion la pédagogie pour ne pas figer ce qu’elle produit et pour pérenniser la nature expérimentale et critique qui marque depuis toujours l’enseignement artistique à Grenoble. Ce que cible cette pédagogie est de laisser proliférer l’étude qui «est ce que nous faisons avec d’autres personnes. C’est parler et se promener avec d’autres, travailler, danser, souffrir, une certaine convergence irréductible des trois choses, tenues ensemble sous le nom de pratique spéculative » (Fred Moten et Stefano Harney).

Disséminer et transmettre

Dans cet esprit, cette mention questionne et place au centre de son mode d’action les formes de l’exposition et de la programmation artistique au sens large. Chaque étudiant·e est amené à développer une recherche où s’imbriquent réflexions plastiques, théoriques et institutionnelles en questionnant la visibilisation et la transmission de celle-ci. Il ou elle est amené·e à s’approprier la question curatoriale, comprise comme la création de formats collectifs de dissémination et de partage de la recherche. La mention ne souhaite pas reconduire une compréhension autoritaire du commissariat d’exposition et la conçoit plutôt dans une idée éthique, comme une pratique relationnelle, co-autoriale et collaborative. Cette mention amène à inventer un ensemble de dispositifs permettant de constituer une communauté d’interprétation de ces “objets énigmatiques” que sont les productions artistiques et visuelles et qui, dans le cadre d’une école, sont souvent encore en quête de sens. L’étudiant·e acquiert ainsi une pluralité de compétences dans une visée professionnelle multiple qui incorpore l’écriture et la grammaire curatoriales, des compétences de création et de gestion de run spaces ainsi que des compétences de négociation avec les institutions.

Dé-hiérarchiser

Dans le contexte d’un enseignement conçu comme un lieu d’“étude”, l’écriture du « mémoire » de Master est envisagée comme un espace de croisement et d’articulation de la théorie et de la pratique. Les formes d’écriture sont dé-hiérarchisées, les catégories, les genres, les nominations sont bousculées, un poème prend le statut de texte théorique, un texte théorique devient un poème, les interstices sont habités, la pratique de l’étudiant·e est sans cesse réarticulée. La théorie a une forme plastique.

Se Situer

Il s’agit d’inscrire les pratiques artistiques et curatoriales dans la réflexion qui est actuellement menée au niveau national sur le statut d’artiste et de participer à son repositionnement juridique. L’étudiant·e est ainsi amené·e à questionner la figure de l’artiste en travailleur·se et à réfléchir sur les questions matérialistes et les responsabilités socio-économiques des pratiques artistiques tout en acquérant un sens pratique des projets à la fois dans le travail d’atelier et de réalisation d’exposition organisées tout au long du cursus et en se confrontant notamment à des collaborations avec un réseau d’institutions alliées en France et à l’étranger.

Holobionte est une mention du Master de l’option Art de l’ESAD Grenoble, associée à l’Unité de recherche « Hospitalité artistique et activisme visuel pour une Europe diasporique et post-occidentale ». Ses quatre axes de recherche sont « Critique et auto-réflexivité institutionnelle », « Economie critique des connaissances et système de légitimation », « Pratiques culturelles matérialistes: économie de l’art, travail et redistribution » et « Pratiques visuelles et justice sociale ». Voir www.pratiquesdhospitalite.com


 

EQUIPE

Responsables de la mention « Holobionte » :

Simone Frangi, Professeur de Philosophie et Théorie de l’Art, Coordinateur de l’Unité de recherche « Hospitalité artistique et activisme visuel pour une Europe diasporique et post-occidentale » – ESAD Grenoble
Antoinette Ohannessian, Professeure artiste – ESAD Grenoble
Katia Schneller, Professeure d’Histoire et Théorie de l’Art, et Coordinatrice de l’Unité de recherche « Hospitalité artistique et activisme visuel pour une Europe diasporique et post-occidentale » – ESAD Grenoble
Benjamin Seror, Professeur artiste – ESAD Grenoble

Melis Tezkan, Professeure artiste – ESAD Grenoble

 

Membres associées à la mention « Holobionte » :

Camille Barjou, Professeure d’Histoire et Théorie de l’Art – ESAD Grenoble
Pascale Riou, Professeure d’Histoire et Théorie de l’Art – ESAD Grenoble